Textes

Et c’est la fin…

Il me frappe. Je me mords la langue. Je m’y attendais, c’est mon quotidien d’être frappée. J’ai le bras couvert d’hématomes et les jambes presque saignantes. J’ai mal. Je me mords la lèvre pour ne pas crier, j’ai conscience que si je le fais, il risque de récidiver.

J’étouffe ma douleur, serre les poings, j’ai juste envie de pleurer mais je ne devais pas montrer le moindre signe de faiblesse. Et pourtant, chaque coup me piétine le cœur, chaque blessure m’emplit de douleur. Je le déteste, enfin, même le mot détester n’est pas assez fort pour exprimer ce que je ressens. Voilà des mois que je cache la moindre parcelle de mon corps pour éviter les regards, les questions. Depuis qu’il avait commencé à me battre, j’avais perdu du poids, je n’avais plus que la peau sur les os. Si seulement on pouvait le voir me faire du mal, si seulement on pouvait me sortir de ce cercle infernal.

Après les cours, il venait me chercher, il râlait lorsque j’avais la moindre seconde de retard et je redoublais d’effort pour perfectionner ma ponctualité. Ensuite, il m’amenait chez lui prenant tout le plaisir qu’il pouvait trouver en moi, me laissant des souvenirs traumatisant à jamais. Il a abusé de moi et de mon état mental, car dés la première fois où il m’a violé, je savais que je serais marquée pour l’éternité..

Si j’avais le malheur de me plaindre, de riposter, de me rebeller, il me frappait, me torturait jusqu’à ce que mon sang dégouline sur le plancher. J’étais à bout, je n’en pouvais plus. Je n’avais personne à qui confier au bahut, personne sur qui compter, personne pour me protéger.

Alors j’ai trouvé une amie, une seule et unique. Elle ne comprenait rien à ma vie mais elle m’aidait à avancer. J’ai commencé à l’apprivoiser, à savourer la douleur de la lame sur ma peau nue. Elle était légère et semblait laver les coups que l’on m’avait porté. Chaque soir, elle était au rendez vous, elle ne me faisait pas souffrir, sa douleur ne pouvait m’anéantir car c’est elle qui m’a permis de m’en sortir. Au bout de quelque mois, de quelques entailles au bras, je l’ai laissé pénétrer plus profondément jusqu’à me vider de mon sang.

Je n’avais plus d’espoir dans la vie, mon cœur était terni, tout était détruit et personne n’a su le voir à temps. C’est le sourire aux lèvres que j’ai accueilli la mort, elle m’a enfin libéré de mon misérable sort.

Sachez que cette histoire est fictive mais bien trop réelle pour certaines victimes, elles sont souvent devant vous, ouvrez les yeux et aidez les à arrêter les coups.

 

Posté le 17 août 2013

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